Rhône-Alpes finalise son nouveau protocole régional VAE

Entre la célébration des 30 ans du Fongecif et la dernière main mise au protocole VAE, l'heure
est au développement des savoirs et au partage d'expériences, ce début d'automne en Rhône-Alpes.
Illustrations.

Région pionnière dans le développement
de la VAE, Rhône-
Alpes avait organisé, début
octobre, une journée d'échanges
régionale sur les projets collectifs
de validation des acquis de l'expérience.
L'occasion pour les acteurs
impliqués (Prao ^{[ 1 ]} Pôle Rhône-Alpes de l'orientation., Conseil régional,
Direccte, partenaires sociaux, Opca,
Pôle emploi, etc.) de tirer un bilan de
onze années de VAE et d'envisager de
nouvelles perspectives pour ce dispositif
de formation alors, justement,
qu'après deux années de négociations
entre État, Région, employeurs et syndicats,
un nouveau protocole régional
de développement de la VAE s'apprête
à être signé, au mois de décembre.
L'an passé, à l'occasion des 10 ans de la
loi de modernisation sociale qui avait
instauré ce dispositif de validation
des acquis de l'expérience, il était apparu
que, depuis les origines, 37 000
Rhône-Alpins avaient été conseillés
sur un parcours de VAE (pour
17 022 candidats jugés recevables et
8 026 présentations devant un jury).
Majoritairement des femmes (66 %),
des demandeurs d'emploi (50 %) et
des usagers âgés, en moyenne, de 30 à
44 ans.

Des résultats jugés alors insuffisants
par Jean-Jack Queyranne, le président
de Région, qui estimait “que les difficultés
principales de notre système de formation
et d'emploi tiennent en grande
partie à un défaut d'information". Un
avis partagé par les partenaires sociaux,
comme l'a indiqué, le 15 octobre,
Jean-Pierre Petit, secrétaire général
de l'Union départementale CFDT de
l'Ain, à L'Inffo : “Certains métiers – le
gardiennage, la sécurité, l'assistance maternelle,
etc. – avaient été correctement
identifiés et s'inscrivaient dans les parcours
VAE alors en place ; en revanche,
d'autres secteurs, à l'image du bâtiment
ou de l'industrie, et surtout les salariés
les moins qualifiés, n'y avaient que peu
accès. Il était nécessaire de revoir le
dispositif en Rhône-Alpes car, outre les
conséquences pour l'emploi, il existait
un risque de perte des savoir-faire professionnels
dans la région."

“Deux ans de péripéties"

Recentrer le dispositif vers les publics
les plus fragiles, le sujet était en discussion
entre État, Région, organisations
patronales et syndicales depuis 2011.
“Deux ans de péripéties", se souvient
Stéphane Bochard, secrétaire régional
CGT en charge des questions d'emploi
et de formation. Des péripéties
notamment illustrées par la volonté
de certains des acteurs présents autour
de la table – l'Éducation nationale
et ses délégations académiques VAE,
particulièrement – de conserver ce
qu'ils estimaient être “leur pré carré",
le contrôle sur les jurys.

Deux ans auront donc été nécessaires
pour parvenir à un texte visant
à renforcer l'accompagnement et le
conseil, “notamment pour les demandeurs
d'emploi et les salariés menacés
de le devenir dans le cadre d'un PSE",
explique le représentant cégétiste. Un
texte qui, politiquement, a fait l'unanimité
entre futurs signataires même
si, côté Medef et CGPME, on préfère
attendre une signature effective avant
de communiquer sur le futur protocole.
“Sur le fond, tout le monde s'accorde,
résume Jean-Pierre Petit, pour
l'heure, ce sont encore les dispositifs de
financement et de promotion auprès du
public qui font débat." Une promotion
impliquant plusieurs acteurs de
la chaîne orientation-formation-emploi,
à l'image du Fongecif Rhône-
Alpes (lequel fêtait justement ses
30 ans le 15 octobre), qui ont d'ores
et déjà intégré ces missions d'accueil
et de conseil VAE dans leur arsenal
formation.

Inscrire la VAE dans la GRH territoriale

“Il s'agit d'inscrire la VAE dans les projets
de gestion des ressources humaines
territoriaux et entrepreneuriaux, car le
processus de valorisation qui la sous-tend
remplit de multiples objectifs de développement",
note pour sa part le Prao.
À cet effet, celui-ci reverra, d'ici à la
fin de l'année, le contenu de son site
internet, afin d'y intégrer une “banque
d'expériences partagées" en matière de
projets collectifs VAE, un référentiel
d'activités et de compétences de la
conduite de projets VAE, ainsi qu'une
méthodologie relative à cette conduite
de projets et toutes les ressources y
attenant. “À voir lors de la prochaine
séance d'écriture si les axes politiques qui
seront alors fixés rencontreront l'adhésion
des acteurs impliqués…", espère
Stéphane Bochard.