Jacques Auxiette, président du Conseil régional des Pays de la Loire

La mise en place du service public régional de l'orientation des Pays de la Loire

Par - Le 17 décembre 2014.

La loi du 5 mars 2014 sur la formation dispose que l'État et les Régions assurent une responsabilité partagée dans le pilotage du SPO (service public de l'orientation), la Région coordonnant les actions des organismes participant au SPRO (service public régional) et la mise en place du conseil en évolution professionnelle. “Cette démarche constitue un véritable enjeu pour l'accès à la qualification et à l'emploi dans le cadre d'une responsabilité partagée. Nous aurons à poursuivre le travail entrepris sans nous poser des questions de structure et de statut du personnel", a déclaré Jacques Auxiette, président du Conseil régional des Pays de la Loire, dans le cadre d'une journée organisée par le Carif-Oref, le 16 décembre à Angers.

“Une exigence de qualité dans la durée"

“L'accompagnement de l'idée d'un projet professionnel, qui ne se réduit d'ailleurs pas à la dimension formation, jusqu'à sa réalisation, est important dans le SPRO", a souligné Philippe Dole, de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Pour Henri-Michel Comet, préfet de la région Pays de la Loire, il faut “avoir à l'esprit une exigence de qualité dans la durée, d'anticipation des contenus de formation, et une vision de l'économie".

William Marois, recteur de l'académie de Nantes, a évoqué le schéma de l'animation du SPRO (“faire travailler ensemble les différents acteurs") et insisté sur les liens entre ce dernier, les missions du rectorat (aide et suivi des décrocheurs) et la loi de refondation de l'école (8 juillet 2013) qui crée un parcours individuel d'information et d'orientation. Enfin, il a exhorté l'ensemble des professionnels à travailler ensemble sur le numérique, “dans la mesure où la prise d'informations se fait par ce biais" du côté des jeunes.

Des pratiques déjà présentes sur le terrain

Dans le cadre de la table ronde consacrée aux “nouvelles pratiques de conseil au regard de la loi", Marie-Hélène Doublet, docteur en psychologie du travail au CIBC (centre interinstitutionnel de bilans de compétences) Sud Aquitaine, a observé que “les pratiques d'orientation sont déjà présentes sur le terrain, car inventées par les professionnels, avant d'être modélisées par les chercheurs". Cependant, a-t-elle ajouté, les acteurs, “faute de temps pour conceptualiser leurs pratiques, ne sont pas assez conscients de leur posture professionnelle". Laquelle consiste à amener la personne à se poser les bonnes questions, à rechercher des informations pertinentes, à évaluer les coûts et les gains, pour aboutir à une décision éclairée sur le maintien et la réalisation d'un projet.

Dans les agences Pôle emploi (opérateur du conseil en évolution professionnelle), “le travail mené autour de l'orientation n'est pas nouveau", a confirmé Dominique Barbet-Mansion, responsable collectivités territoriales et partenariats Pôle emploi Pays de la Loire. L'ensemble des conseillers et des psychologues bénéficient de trois jours de formation (soit huit compétences proposées dans l'accompagnement), ce qui se traduit par une posture de “tenir conseil". “Le CEP va se greffer sur notre démarche et l'amplifier", a considéré Dominique Barbet-Mansion.