Profession coach : des places à prendre

Par - Le 01 mai 2011.

Monté en puissance dans les années 1990, le coaching - mentorat, en français - est désormais couramment associé aux pratiques d'accompagnement. Quelques 1 500 professionnels déclaraient exercer en 2010[Baromètre 2010 sur la pratique du coaching en France, [Dauphine junior conseil. [/footnote]. Non réglementée, la profession est ouverte, mais ne peut s'envisager sérieusement sans une formation minimum.

Coach et conseillère au CIBC 75, Alix Foulard distinguait, lors du Salon de la formation et de l'évolution professionnelle (Paris, 25 et 26 mars), deux types de formations : celles dispensées en organisme privé, centrées sur les outils (PNL, analyse transactionnelle, etc.), et celles proposées à l'Université. Elle-même psychologue de formation, Alix Foulard avoue clairement sa préférence pour la filière universitaire : “Ce n'est pas une fabrique de coachs, mais une formation globale, qui permet de choisir en fin de cursus un type de coaching plutôt qu'un autre, avec ou sans outil."

À l'inverse, d'autres estiment nécessaire de s'en tenir à un outil prédominant. Ainsi de Françoise Ducreux, directrice de l'Institut français de programmation neuro-linguistique (IFPNL), une méthode qu'elle décrit volontiers comme la “génèse de tous les métiers d'accompagnement".

Enfin, d'autres tentent la synthèse en réunissant dans une même formation la “posture" et l'“outillage", à l'instar du “cursus coach master PNL" proposé par Isabelle Legueurlier, dirigeante de l'organisme de formation et de coaching CapRésilience (voir aussi notre article sur son itinéraire).

Qu'est-ce qu'un coach ? “Quelqu'un "aux côtés de", celui qui aide une personne à lever ses freins pour qu'il atteigne ses objectifs", propose Isabelle Legueurlier. Sorte de “maïeuticien", “le coach permet au client d'atteindre le but qu'il s'est lui-même fixé, avec la solution qu'il est seul à posséder". Quelle différence entre un psy et un coach ? “La demande n'est pas la même, il ne faut pas confondre ce qui est de l'ordre de l'intime, qui relève de la thérapie, de ce qui est de l'ordre du personnel, qui relève du coaching, lequel n'a pas une vocation thérapeutique", rappelle Alix Foulard. Comment travaille les coachs ? “Chaque coach utilise ses outils : PNL, analyste transactionnelle, ennéagramme[ 1 ]Méthode d'analyse de la personnalité basée sur les travaux de Georges Gurdjieff. , etc., il n'y a pas un outil au dessus ou en dessous, cela dépend de la personnalité du coach. Il faut avant tout être intéressé par l'humain", estime Isabelle Legueurlier.

“En ce qui me concerne, je pratique un coaching centré sur la personne et travaille sur la capacité des gens à pouvoir se changer par eux-mêmes, sans privilégier un outil spécifique en particulier", répond Alix Foulard.

POUR REPRÉSENTER LES COACHS

Association européenne de coaching.

Société française de coaching.

International coach federation.

Questions à Isabelle Legueurlier, dirigeante de l'organisme de formation et de coaching CapRésilience

Est-il encore raisonnable d'envisager faire carrière dans le secteur ?

Ce n'est pas parce que les coachs sont nombreux que le métier est “bouché" ! Je comparerais la situation avec celle des consultants voici une vingtaine d'années : il a fallu une mise en lumière, mais aujourd'hui, c'est un métier normal. Il y a de la place pour tout le monde, chaque coach a son individualité, à l'intérieur d'un métier assez normé.

C'est-à-dire ?

Individualité, parce la pratique est intimement liée à la personnalité et à l'origine du coach. Normé, parce que le métier dispose de vrais codes, clairement identifiés, tant au niveau de la posture que des outils.

Quel est le profil des futurs coachs que vous formez ?

Ce n'est pas un métier que l'on exerce à 20 ans ; je forme plutôt des personnes de 30 ou 35 ans, en reconversion après une première orientation, ainsi que d'autres plus âgées, qui souhaitent terminer leur vie professionnelle d'une autre manière. En général, ce sont des personnes qui ont bien mûri leur projet et qui ont compris la globalité des métiers de l'accompagnement. Ce qui implique d'avoir des compétences multiples, qui vont au-delà du cœur de métier, comme celles de créer son entreprise et de faire preuve d'aptitudes commerciales.

Peut-on vivre de la seule pratique du coaching ?

Certains pensent que non, je pense que oui. Mais il est clair que c'est un “sacré métier", qui demande beaucoup d'énergie : ce n'est pas parce que l'on se présente comme coach que les clients sont là. Il faut y aller ! Et puis, 80 % des coachs font aussi de la formation. Je trouve d'ailleurs ça très bien, car il faut aussi transmettre.

ORIENTATION & FORMATION

Parmi les formations proposées, un certain nombre positionne le coaching comme une activité complémentaire pour managers et DRH. S'adressant à des personnes en poste, ces formations se présentent sous la forme de modules de courte durée visant, par exemple, à “développer sa capacité de manager à exercer le rôle d'accompagnateur des potentiels, compétences et performances au sein de l'unité (plan individuel, plan collectif)". Ce type de parcours est aussi bien proposé par des organismes privés que par les universités.

Notes   [ + ]

1. Méthode d'analyse de la personnalité basée sur les travaux de Georges Gurdjieff.